TDF veut être un acteur important du réseau mobile de demain. Et c’est pourquoi notre direction technique a testé ici à Metz le réseau mobile 4G du futur. Une expérimentation qui permettra aux opérateurs d’assurer une bonne couverture de la population française dans les zones rurales. » Jean-François Bourdeilles est le responsable du pôle spectre et design de la direction technique de TDF, Télédiffusion de France. Il ne manque pas de rappeler le poids de cet opérateur que France Télécom a cédé au début des années 2000 à un fonds d’investissement et qui emploie en Lorraine moins de 200 personnes. « La diffusion par voie hertzienne de la télévision comme de la radio FM est notre métier historique et ce, grâce à nos très nombreux sites d’émission. Nous disposons de plus de 10 000 pylônes déployés pour amener la télévision dans chaque foyer avec un taux de couverture de plus de 99 % » En jeu aujourd’hui le réseau mobile du futur, le 4G.
Du très haut débit sur vos mobiles
TDF a renoncé à participer aux enchères d’attribution des licences pour les fréquences. « Nous voulions fédérer les quatre opérateurs, créer un consortium en mutualisant antennes, fréquences entre tous. Nous aurions été une sorte d’opérateur de gros et aurions revendu la 4G en gros aux opérateurs. Finalement ce projet n’était pas mûr » explique l’ingénieur. Orange, SFR, Bouygues et Free ont concouru pour les fréquences 2 Gigahertz destinées aux zones urbaines. Les fréquences 800 mégahertz, dites « en or » car elles offrent une excellente couverture du territoire, notamment des zones rurales, l’ont été à Orange, SFR et Bouygues, lesquels auront bien besoin de TDF pour amener la 4 G dans les coins les plus reculés de France. « La 4G c’est quasiment un débit de 100 Mb/seconde acheminé sur votre mobile, c’est équivalent de celui que transporte la fibre optique » ajoute Jean-François Bourdeilles. Or le gouvernement ne veut pas voir fleurir intempestivement des pylônes et antennes aux quatre coins du pays pour des raisons environnementales, et pousse les géants des télécommunications à la mutualisation. TDF pour qui le secteur des télécoms représentaient en 2010 pour la première fois un chiffre d’affaires plus important que celui de la télévision, a rebondi en validant industriellement une expérimentation de partage de réseau. « À Metz nous avons monté un réseau 4G avec des équipements fournis par le Chinois Huawei. Un réseau dont un opérateur fictif possédait 70 % et un autre 30 %. À chaque moment chacun des opérateurs dispose pleinement des capacités de son réseau. Mais si l’un ne l’utilisait pas pleinement l’autre pourrait s’en servir. C’est le partage dynamique », précise Thierry Dupont l’ingénieur en charge de ce travail mené depuis plus d’un an à Metz. Mieux le test permet de délivrer des qualités de services différentes pour différents types d’abonnés, entre professionnels et grand public par exemple. Les opérateurs devraient naturellement passer par l’intermédiaire de TDF très bien équipé en pylônes dans les zones rurales pour couvrir la France profonde en 4G. « Ils ont annoncé une couverture de 99,6 % de la population », remarque Jean-François Bourdeilles. « Et nous avons une expertise hertzienne et un savoir-faire dans la mutualisation de réseau qui sera utile aux opérateurs. »